再驳非洲对华债务问题不实言论
4月11日,法国《十字架报》刊发了题为《中国,一个不断扩张的贷方》的文章。文中援引法国国库总署2021年11月发布的一份报告,对中国在撒哈拉以南非洲国家的债务规模、项目类型、担保条款、员工雇佣、债务解决等问题进行了许多误导性解读。中国驻法国使馆谨做如下澄清,供读者明辨是非。
一、中国是撒哈拉以南非洲的主要债权国吗?
文章称,中国持有撒哈拉以南非洲国家60%以上的双边债务,而巴黎俱乐部的成员,尤其是前殖民地宗主国,现在只占撒哈拉以南非洲国家双边债务的不到 20%。文章如此进行对比,意在让读者得出“中国是撒哈拉以南非洲国家最大债权国”的结论。
众所周知,巴黎俱乐部国家的商业金融机构和多边金融机构才是非洲国家的主要债权人,文章随后也承认,双边债务只占撒哈拉以南非洲国家外债的四分之一。文章刻意歪曲解读非洲债务结构,背后是“中国债务陷阱论”在作祟,目的是为真正的“始作俑者”开脱。实际上,西方国家20世纪七八十年代的大规模借贷才真正是给非洲挖下了“债务陷阱”,导致了非洲80年代末的债务危机,其恶果至今仍没有完全消化。
二、中国为什么大量投资非洲的资源开发和基础设施项目?
文章称,如果有大量的原材料资源或者有可能为大型
基础设施项目提供资金,中国就会投资。借此影射中国对非投资“目的不纯”。
基础设施和资源开发项目的确是中国对非投资的重要方向。基础设施是经济社会发展的基础,也是当前制约非洲国家经济发展的一大“瓶颈”。自然资源则是生产力水平相对落后的非洲国家获取发展资金的主要来源。中国在这两个领域投资,恰恰是针对非洲经济发展的短板帮助非洲。事实上,占有非洲资源最多的国家不是中国,而是曾殖民非洲上百年的西方国家。中国是花钱买非洲的资源,并没有去抢!
三、中国投资项目不愿意雇佣当地员工吗?
文章称,中国基础设施项目使用本国的劳动力,当地民众对此表示抗议。借此渲染中国投资没有为当地创造就业。
早期中国投资者开始承建非洲基础设施项目时,因人生地不熟、语言障碍、技能差距等问题,确曾主要依靠中国工人,但那都是上世纪的“老黄历”了,现在情况早已不同。近年来,中国在非项目主要使用当地劳动力,中国派遣的多为项目经理和当地缺乏的工程师等技术人员。而且,中国通过“师傅带徒弟”的技术转移模式为非洲培养了很多工程技术人员。比如2011年竣工的塞内加尔国家大剧院项目,80%的项目人员来自当地,只有20%来自中国。2017年通车的肯尼亚蒙内铁路项目,自建设以来累计为肯尼亚创造近5万个工作岗位,培训5000多名专业技术工人,300多家当地企业参与工程分包合作。项目完工后,中国技术人员又教会了当地人如何运营、维护,2018年在蒙内铁路从事运营工作的当地员工占比就达到了70%,火车司机和乘务员都是当地人员。
四、中国融资附加了不合理的“担保条款”吗?
文章称,另一个关于中国贷款的争议,就是在违约情况下引入合同的“担保”条款。具有标志性但独特的案例就是由于没有偿还贷款,中国没收了斯里兰卡的汉班托塔港,该港口的建设经常引发人们对中国没收战略基础设施的怀疑。
融资和租赁合同中设立担保条款是国际商业惯例,西方国家的企业也经常使用,本就无可置疑。汉班托塔港是中斯两国共建“一带一路”的标志性项目,中方提供的援外优惠贷款不附加任何政治条件。汉港特许经营协议是中斯双方本着平等自愿,经过友好协商达成的互利共赢协议,共同运营和“99年租期”的方案由斯方首先提出的。中国的参与解决了汉港运营不善的窘境,帮助斯方缓解了债务压力,释放了汉港国际性港口的巨大商业价值,为当地带来大量就业机会,极大促进了斯经济增长。目前,中国贷款只占斯外债约10%,称中国援建汉港对斯设置了“债务陷阱”,因斯无法偿债而“没收”了汉港,完全违背事实。法国博洛雷集团曾在非洲特许经营42座港口和3条铁路。同样是商业合作,为什么单单要居心叵测地质疑中国企业?
五、中国不愿意参加多边债务解决机制吗?
文章称,中国融资合同总是要求不在巴黎俱乐部框架内重组其债务,这与中国在此问题上表现出的外交自愿主义形成鲜明对比。借此证明“中国拒绝多边债务国际合作”。
中国不是巴黎俱乐部成员,自然没有义务在巴黎俱乐部框架内解决债务偿还问题。中国奉行的是通过双方友好协商妥善解决债务问题的方式。中国从不逼债,迄今没有一个非洲国家因为同中国开展合作而陷入债务困境,也没有任何一个非洲国家政府认同中国给他们制造了“债务陷阱”的说法。中国还在力所能及的范围内尽力免除最不发达国家的债务。中非合作论坛自2000年举办以来,每3年一届的会议上,中国都会宣布一揽子免除非洲重债穷国到期未偿付政府间无息贷款的减债方案;新冠肺炎疫情暴发后,中国又宣布免除15个非洲国家2020年底到期的无息贷款债务。与此同时,中国积极参与二十国集团“缓债倡议”和“后续债务处理共同框架”,截至2021年底同19个非洲国家签署了缓债协议或达成共识,是G20成员中缓债金额最大的。在G20债务处理共同框架下,乍得和埃塞俄比亚的债权人委员会已经成立,中国和法国担任处理埃塞俄比亚债务债权人委员会的共同主席。
“两岸猿声啼不住,轻舟已过万重山”。正如文章不得不承认的,“中国是一个慷慨的贷方”。中国始终视非洲国家为真诚友好的伙伴,愿竭尽全力帮助非洲解决其发展所需的资金,同时也非常重视非洲的债务可持续性。中非合作项目都是经过科学规划和详细论证的,给非洲人民带去了福祉,为非洲国家发展振兴提供了助力。无端抹黑抹煞不了中非合作实实在在的成果,更破坏不了中非关系的光明前景。
Démasquons, de nouveau, la désinformation
sur la dette de l’Afrique envers la Chine
Le 11 avril, le journal français La Croix a publié un article intitulé La Chine, un prêteur en expansion. Citant un bulletin de novembre 2021 de la direction générale du Trésor, l’article donne de nombreuses interprétations trompeuses sur l’envergure de la dette des pays d’Afrique subsaharienne envers la Chine, la nature des projets, les clauses de garantie, le recrutement des employés, le règlement de la dette et d’autres questions. L’Ambassade de Chine estime de son devoir d’apporter des clarifications pour aider les lecteurs à distinguer le vrai du faux.
I. La Chine est-elle le premier créancier de l’Afrique subsaharienne ?
Selon l’article, la Chine « détient plus de 60 % de la dette bilatérale des pays d’Afrique subsaharienne », alors que « les membres du Club de Paris, qui regroupe notamment les anciennes puissances coloniales, représentent désormais un peu moins de 20 % de cette dette bilatérale ». En établissant une telle comparaison, l’auteur de l’article veut amener les lecteurs à conclure que la Chine est le premier créancier de l’Afrique subsaharienne.
Pourtant, il est de notoriété publique que les institutions financières commerciales des pays du Club de Paris et les institutions financières multilatérales sont les principaux créanciers des pays africains. L’article admet aussi que « le recours au financement bilatéral, d’État à État, représente le quart de la dette d’Afrique subsaharienne ». Si l’article déforme délibérément la structure de la dette africaine, c’est pour répandre la « théorie du piège de la dette chinoise » et disculper les véritables responsables. En réalité, ce sont les prêts massifs des pays occidentaux dans les années 1970 et 1980 qui ont créé le « piège de la dette » pour les pays africains, ce qui a conduit à la crise de l’endettement en Afrique à la fin des années 1980, dont les séquelles n’ont toujours pas été complètement absorbées.
II. Pourquoi la Chine investit-elle massivement dans les projets d’exploitation des ressources naturelles et d’infrastructures en Afrique ?
L’article prétend que « les Chinois investissent s’il y a des ressources importantes de matières premières, ou s’il y a la possibilité de financer de grands projets d’infrastructures », histoire d’insinuer que les investissements chinois en Afrique sont malintentionnés.
Les projets d’infrastructures et d’exploitation des ressources naturelles sont en effet parmi les domaines prioritaires des investissements chinois en Afrique. Les infrastructures constituent la base du développement économique et social. Aujourd’hui, le déficit des infrastructures est un goulot d’étranglement qui entrave le développement économique africain. Les ressources naturelles, quant à elles, sont la principale source de fonds pour le développement des pays africains relativement en retard en termes de forces productives. En investissant dans ces deux domaines, la Chine aide l’Afrique à remédier aux maillons faibles de son développement. En fait, ce sont les pays occidentaux ayant colonisé l’Afrique pendant plus de cent ans qui ont accaparé le plus de ressources africaines, et non la Chine. La Chine achète les ressources de l’Afrique, au lieu de les piller.
III. Les investisseurs chinois sont-ils peu enclins à employer la main-d’œuvre locale ?
Selon l’article, « pour réaliser les projets d’infrastructures, la Chine a pu recourir à de la main-d’œuvre nationale, mais il y a eu de la contestation parmi les populations locales ». Cette rhétorique sous-entend que les investissements chinois ne créent pas d’emplois locaux.
Au début, lorsque les investisseurs chinois avaient commencé à prendre en charge des projets d’infrastructure en Afrique, ils comptaient en effet principalement sur les travailleurs chinois, en raison de la méconnaissance des réalités locales, des barrières linguistiques et d’une main-d’œuvre locale moins qualifiée à cette époque. Mais c’était l’histoire au siècle dernier et les choses sont bien différentes aujourd’hui. Depuis déjà de nombreuses années, les projets chinois en Afrique recourent essentiellement à la main-d’œuvre locale, tandis que ceux venus de Chine sont pour la plupart des chefs de projet et du personnel technique comme les ingénieurs qui manquent dans les pays d’accueil. En plus, la Chine a formé de nombreux ingénieurs et techniciens locaux grâce au transfert de technologie mode « maître-apprenti ». Par exemple, pour le projet du Grand Théâtre national au Sénégal, achevé en 2011, 80 % du personnel du projet était local et seulement 20 % était chinois. Le projet du chemin de fer Mombasa-Nairobi au Kenya, inauguré en 2017, a permis de créer depuis sa mise en chantier près de 50 000 emplois pour le Kenya, de former plus de 5 000 techniciens qualifiés, et d’employer plus de 300 entreprises de sous-traitance locales. Après l’achèvement du projet, les techniciens chinois ont appris aux locaux à l’exploiter et à l’entretenir. En 2018, la proportion d’employés locaux engagés dans l’exploitation du chemin de fer Mombasa-Nairobi a atteint 70 %, les conducteurs de train et les membres de l’équipage sont tous du personnel local.
IV. Les financements chinois sont-ils assortis de « clauses de garantie » déraisonnables ?
Selon l’article, « Autre controverse autour des prêts chinois, les “garanties” introduites dans les contrats en cas de défaut de paiement. Le cas emblématique – mais unique, à ce stade – de la saisie du port de Hambantota (Sri Lanka) par la Chine en raison du non-remboursement du prêt ayant permis sa construction alimente régulièrement les suspicions de saisie d’infrastructures stratégiques sur le continent africain. »
L’instauration de clauses de garantie dans les contrats de financement et de crédit-bail est une pratique commerciale internationale. Les entreprises des pays occidentaux y recourent régulièrement. Il n’y a rien de suspicieux. Le port de Hambantota est un projet phare de la coopération entre la Chine et le Sri Lanka dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route ». Le prêt préférentiel accordé par la partie chinoise n’est assorti d’aucune condition politique. L’accord de concession du port de Hambantota est un accord mutuellement bénéfique conclu à l’issue de consultations amicales entre la Chine et le Sri Lanka sur la base de l’égalité et du libre consentement. Le projet d’exploitation conjointe et de « bail de 99 ans » a été proposé par la partie sri-lankaise. La participation de la Chine a permis de remédier au mauvais fonctionnement du port de Hambantota, d’aider le Sri Lanka à alléger la pression de la dette, de libérer l’énorme valeur commerciale du port de Hambantota en tant que port international, de créer un grand nombre d’emplois locaux et de contribuer grandement à la croissance économique du pays. Les prêts chinois ne représentent qu’environ 10 % de la dette externe du Sri Lanka. Il est totalement faux de prétendre que la Chine a créé un « piège de la dette » pour le Sri Lanka en l’aidant à construire le port de Hambantota et qu’elle a « saisi » le port en raison du non-remboursement du prêt par le Sri Lanka. À titre de comparaison, le groupe français Bolloré avait pour un temps une concession de 42 ports et de 3 chemins de fer en Afrique. Pourquoi ne mettre en cause que les entreprises chinoises, alors qu’il s’agit tous des partenariats économiques ?
V. La Chine est-elle réticente à participer aux mécanismes multilatéraux du règlement de la dette ?
Selon l’article, les contrats de prêts passés par la Chine exigent toujours « l’interdiction de restructurer sa dette dans le cadre du Club de Paris, ce qui tranche avec le volontarisme diplomatique affiché par la Chine sur le sujet ». L’article tente ainsi de justifier que « la Chine rejette la coopération internationale sur la dette multilatérale ».
La Chine n’est pas membre du Club de Paris. Naturellement, elle n’est pas tenue de résoudre la question du remboursement de la dette dans le cadre du Club de Paris. L’approche de la Chine consiste à résoudre judicieusement les problèmes de dettes par des consultations amicales bilatérales. La Chine n’a jamais forcé le remboursement de dettes et, jusqu’à aujourd’hui, aucun pays africain n’est tombé dans le surendettement à cause de la coopération avec la Chine. Aucun gouvernement africain n’a non plus accepté l’allégation selon laquelle la Chine lui aurait tendu un « piège de la dette ». Par ailleurs, la Chine a fait de son mieux pour annuler les dettes des pays les moins avancés dans la mesure du possible. À chaque réunion triennale du Forum sur la coopération sino-africaine depuis sa création en 2000, la Chine a annoncé un ensemble de mesures d’allégement de la dette visant à annuler les prêts gouvernementaux sans intérêt arrivant à échéance en faveur des PPTE africains. Après l’éclatement de la COVID-19, la Chine a annoncé l’annulation des prêts sans intérêt arrivant à échéance à la fin de 2020 pour 15 pays africains. En même temps, la Chine a participé activement à l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) mise en place par le G20 et au Cadre commun pour les traitements de dette au-delà de l’ISSD. Jusqu’à fin 2021, la Chine a signé des accords ou dégagé des consensus sur la suspension du service de la dette avec 19 pays africains, contribuant au plus grand montant de la suspension du service de la dette parmi les membres du G20. En vertu du Cadre commun pour les traitements de dette du G20, des comités de créanciers ont été créés pour le Tchad et l’Éthiopie. La Chine et la France assument la coprésidence du comité de créanciers pour le traitement de la dette de l’Éthiopie.
« Sous les cris incessants des gibbons sur les deux rives, la légère embarcation a déjà franchi de nombreuses montagnes. » Comme l’article a dû l’admettre, « la Chine est un prêteur généreux ». La Chine a toujours considéré les pays africains comme des partenaires sincères et amicaux et est prête à faire tout son possible pour aider l’Afrique à obtenir des fonds dont elle a besoin dans son développement, tout en attachant une grande importance à la soutenabilité de la dette africaine. Ayant été planifiés de manière scientifique et fait l’objet des études approfondies, les projets de coopération sino-africains ont apporté des bénéfices tangibles aux populations africaines et donné une forte impulsion au développement et au redressement des pays africains. Ce qui n’est pas à dénaturer et à dénigrer.