全国法语诗歌翻译大赛,冠军选手将荣获法国游大奖
第三届法语诗歌翻译大赛再度由北京法国文化中心倾力举办,题为“静女其姝/ Éclats du corps féminin”。参赛选手均为来自于全国各地的学生,他们需将马拉美、保尔·艾吕雅、阿拉贡、安德蕾·谢迪等四位诗人的诗歌译成中文。大赛决赛将在北京外国语大学举行,决赛冠军选手将荣获法国游大奖!
L’Institut français organise pour la troisième fois un concours de traduction de poésie. Le thème retenu pour cette édition est « 静女其姝/ Éclats du corps féminin ». Les candidats sont des étudiants venus de toute la Chine, et ils doivent proposer des traductions en chinois pour les quatre poèmes suivant : « Tristesse d’été » de Mallarmé, « La courbe de tes yeux » de Paul Eluard, « Les yeux d’Elsa » d’Aragon et « Nos corps » d’Andrée Chédid. La finale se déroulera à l’Université Beiwai, et son gagnant de la finale remportera un voyage en France !
3月31日14点,北京外国语大学东院图书馆4层学术报告厅
北京市海淀区西三环北路2号
Université de Beiwai, Campus Est, Bibliothèque Universitaire, Salle de conférence du 4ème étage, 31 mars 14h
工作语言:中法文
由以下赞助商支持:Casio, Kaytrip / En partenariat avec Casio et Kaytrip
Les finalistes /决赛选手:
Circonscription / Finaliste
广州赛区 陈慧慧
成都赛区 顾诗怡
北京赛区 张可音
北京赛区 周一帆
上海赛区 严 格
沈阳赛区 葛 枫
武汉赛区 尹鹏凯
Le jury / 评委会 :
董强 DONG Qiang
董强,北京大学法语系主任,傅雷翻译奖组委会主席,法兰西道德与政治科学院外籍通讯院士。
余中先 YU Zhongxian
余中先,中国社会科学院外国文学研究所研究员,《世界文学》前主编,中国社会科学院研究生院教授,博士生导师。傅雷翻译奖评委。现受聘为厦门大学讲座教授。被法国政府授予“文学艺术骑士”勋章。
树才Shucai
树才,原名陈树才,毕业于北京外国语大学法语系;诗人、翻译家,曾荣获法国政府颁发的“教育骑士”勋章。
王以培 WANG Yipei
王以培,中国人民大学文学院副教授;诗人、翻译家。
车琳 CHE Lin
车琳,北京外国语大学法语系主任、教授、博士生导师;全国法语教学研究会副会长、法国文学研究会理事、全国翻译专业资格(水平)考试法语专家委员会委员。
Tristesse d’été
Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux,
« Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux ! »
Mais la chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au cœur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.
Paul Eluard
© Gallimard
La courbe de tes yeux...
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs
Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Louis Aragon
© Seghers
Les Yeux d’Elsa
Tes yeux sont si profonds qu’en me penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils y venir se mirer
S’y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j’y perds la mémoire
À l’ombre des oiseaux c’est l’océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L’été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n’est jamais bleu comme il l’est sur les blés
Les vents chassent en vain les chagrins de l’azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu’une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d’après la pluie
Le verre n’est jamais si bleu qu’à sa brisure
Andrée Chédid
© Flammarion
Nos corps I
Nos corps tissent la vie
Et puis tissent la mort
A perdre regard
Ils vont
Au point de ne plus être
Ils étaient cependant
J'existais
Et tu vas :
Dans le cerne de toute chair
Dans la maison des yeux
Dans l'amour vulnérable
Dans l'incessant renaître.
Nos corps II
Tant d’inconnu
dans ce corps
reconnu
Tant de chutes
Tant d’aube
Tant d’espace
Tant de détours
Tant de vécu
en ce corps
disparu.
”