安德烈·布勒东诗5首
Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d'éclairs de chaleur
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquets d'étoiles de dernière grandeur
Aux dents d'empreinte de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d'ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d'hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâton d'écriture d'enfant
Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle
Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d'allumette
Ma femme aux doigts de hasard et d'as de cœur
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De troène et de nids de scalares
Aux bras d'écume de mer et d'écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d'initiales
Aux pieds de trousseaux de clefs aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d'orge imperlé
Ma femme à la gorge de val d'or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d'éventail des jours
Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
Ma femme aux fesses de grès et d'amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque
Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée
Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu
À Paris la tour Saint-Jacques chancelante
À ce moment sur la pointe des pieds dans mon sommeil
Je me dirige vers la chambre où je suis étendu
Pour que rien ne subsiste de ce consentement qu'on m'a arraché
Les meubles font alors place à des animaux de même taille qui me regardent fraternellement
Lions dans les crinières desquels achèvent de se consumer les chaises
Squales dont le ventre blanc s'incorpore le dernier frisson des draps
À l'heure de l'amour et des paupières bleues
Je me vois brûler à mon tour je vois cette cachette solennelle de riens
Fouillé par les becs patients des ibis du feu
Lorsque tout est fini j'entre invisible dans l'arche
Sans prendre garde aux passants de la vie qui font sonner très loin leurs pas traînants
À travers l'aubépine de la pluie
J'entends se déchirer le linge humain comme une grande feuille
Sous l'ongle de l'absence et de la présence qui sont de connivence
Tous les métiers se fanent il ne reste d'eux qu'une dentelle parfumée
Une coquille de dentelle qui a la forme parfaite d'un sein
Je ne touche plus que le cœur des choses je tiens le fil
La balance des blessures qui s'appelle Pardonne
Balance rouge et sensible au poids d'un vol d'oiseau
Quand les écuyeres au col de neige les mains vides
Poussent leurs chars de vapeur sur les prés
Cette balance sans cesse affolée je la vois
Je vois l'ibis aux belles manières
Qui revient de l'étang lacé dans mon coeur
Les roues du rêve charment les splendides ornières
Qui se lèvent très haut sur les coquilles de leurs robes
Et l'étonnement bondit de-ci de-là sur la mer
Partez ma chère aurore n'oubliez rien de ma vie
Prenez ces roses qui grimpent au puits des miroirs
Prenez les battements de tous les cils
Prenez jusqu'aux fils qui soutiennent les pas des danseurs de corde et des gouttes d'eau
Je suis à la fenêtre très loin dans une cité pleine d'épouvante
Dehors des hommes à chapeau claque se suivent à intervalle regulier
Pareils aux pluies que j'aimais
"A la rage de Dieu" est le nom d'un cabaret où je suis entré hier
Il est écrit sur la devanture blanche en lettres plus pâles
Mais les femmes-marins qui glissent derrière les vitres
Sont trop heureuses pour être peureuses
Ici jamais de corps toujours l'assassinat sans preuves
Jamais le ciel toujours le silence
Jamais la liberté que pour la liberté
La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l'été
Marchait sur la pointe des pieds
Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux
Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels
Que seule a respirés la marraine de Dieu
Les torpeurs se déployaient comme la buée
Où venaient d'entrer le pour et le contre
La jeune femme ne pouvait être vue d'eux que mal et de biais
Avais-je affaire à l'ambassadrice du salpêtre
Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons pensée
Le bal des innocents battait son plein
Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers
La dame sans ombre s'agenouilla sur le Pont-au-Change
Rue Gît-le-Coeur les timbres n'étaient plus les mêmes
Les promesses des nuits étaient enfin tenues
Les pigeons voyageurs les baisers de secours
Se joignaient aux seins de la belle inconnue
Dardés sous le crêpe des significations parfaites
Une ferme prospérait en plein Paris
Et ses fenêtres donnaient sur la voie lactée
Mais personne ne l'habitait encore à cause des survenants
Des survenants qu'on sait plus dévoués que les revenants
Les uns comme cette femme ont l'air de nager
Et dans l'amour il entre un peu de leur substance
Je ne suis le jouet d'aucune puissance sensorielle
Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendre
Un soir près de la statue d'étienne Marcel
M'a jeté un coup d'oeil d'intelligence
La poésie se fait dans un lit comme l'amour
Ses draps défaits sont l'aurore des choses
La poésie se fait dans les bois
Elle a l'espace qu'il lui faut
Par celui-ci mais l'autre que conditionnent
Le souvenir d'une bouteille de Traminer embuée sur un plateau d'argent
Une haute verge de tourmaline sur la mer
Et la route de l'aventure mentale
Une halte elle s'embroussaille aussitôt.
Cela ne se crie pas sur les toits
Il est inconvenant de laisser la porte ouverte
Les bancs de poissons les haies de mésanges
Les rails à l'entrée d'une grande gare
L'acte d'amour et l'acte de poésie
Avec la lecture du journal à haute voix
La lueur bleue qui relie les coups de hache du bûcheron
Le fil du cerf-volant en forme de coeur ou de nasse
Le battement en mesure de la queue des castors
Le jet de dragées du haut des vieilles marches
Non messieurs ce n'est pas la huitième Chambre
Ni les vapeurs de la chambree un dimanche soir
Les figures de danse exécutée en transparence au-dessus des mares
La delimitation contre un mur d'un corps de femme au lancer de poignards
Les volutes claires de la fumée
La courbe de l'éponge des Philippines
L'entrée du lierre dans les ruines
Elle a tout le temps devant elle
L'étreinte poetique comme l'étreinte de chair
Défend toute échappée sur la misère du monde
来源:https://www.douban.com/note/441789215/
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